(Retrouvez la première partie de l’interview ici)
Lorenzo, trois ans que tu as quitté l’Écurie Stephex pour créer ta propre structure, es-tu content de ce que tu as construit jusqu’à présent?
« Oui, je trouve que j’ai une « boutique » qui correspond à peu près à ce que j’avais imaginé. Avec des chevaux de qualité qui peuvent être bons dans le sport. Je suis venu avec un bon groupe à Oliva parce que je voulais voir où j’en étais avec ces chevaux. »
C’est plus ou moins difficile que ce que tu avais imaginé?
« J’était prêt pour ça. Bien sûr il y a des choses qui changent. Tout ce que tu fais, tu le fais pour toi et pour avoir toute ton équipe derrière toi. C’est très différent. Quand tu travailles pour quelqu’un, tu tiens pour acquis beaucoup de choses. Et après presque trois ans, tu comprends beaucoup mieux l’autre côté. Avant j’aurais pu me plaindre pour des petites choses et maintenant que je suis de l’autre côté je me dis « mon dieu, c’est tellement difficile ». Mais c’est fantastique. Bien sur il y a des hauts et des bas. Mais ça c’est habituel dans les chevaux. «
Quelle est la prochaine étape pour toi maintenant?
« Évidemment de progresser dans le sport. Je me sens à nouveau très proche d’avoir un très bon groupe de chevaux très compétitifs pour atteindre mon objectif qui est de revenir dans le top 15-20 mondial dans les six prochains mois. » (ndlr: Actuellement Lorenzo De Luca est 49ème au ranking mondial).
C’était difficile de repartir, pas de zero mais presque, alors que tous les week-end tu étais performant en cinq étoiles?
« J’étais prêt mentalement quand j’ai quitté Stephan. J’ai recommencé seulement avec mes jeunes chevaux et un ou deux autres, mais j’étais mentalement préparé. Peu importait les conséquences sportive, la décision était prise et je devais le faire en tant que personne, pas en tant que cavalier. Vous devez d’abord être heureux en tant que personne. Si c’est le cas le côté cavalier ira bien aussi. Le mental est important pour moi. Il faut être heureux. On a le pouvoir de décider de sa vie. C’est quelque chose que je pensais déjà quand j’étais enfant. Que j’avais mon destin entre mes mains. C’est pourquoi j’ai toujours essayé de trouver les bonnes personnes avec qui travailler. C’était une question de feeling. Les choses n’arrivent pas pas coincidence mais parce que vous les provoquez et que vous les sentez. Mais il faut un peu de chance aussi. Tout ce que je peux dire c’est qu’avec tous ceux avec qui j’ai travaillé, je me suis donné à deux cent pour cent. A partir du moment ou j’ai dit oui, j’ai tout donné. Et je n’abandonne pas facilement. »
Maintenant tu es aussi exigeant avec ceux qui travaillent avec toi que tu l’es avec toi même?
« Je ne suis plus complètement comme j’étais à 20 ans non plus (rires). Mais c’est vrai que les personnes qui travaillent avec moi savent qui je suis et ce que je veux. Je suis un personne qui aime que tout soit sous contrôle. Mais je peux me mettre à la place des gens aussi. J’ai été groom aussi au tout début. Donc je connais leur travail, mais je connais aussi mon travail. Les attentes sont grandes et je continue à apprendre tous les jours, sur chaque concours, des grooms et même des autres cavaliers et des autres façons de gérer. C’est important. Le jour ou tu n’as plus « faim » de ça, il faut arrêter. »
Peux-tu m’en dire un peu plus sur tes chevaux?
« Je suis venu ici à Oliva avec seize chevaux et j’en ai encore huit à la maison. En ce moment mes chevaux de tête sont: F One USA (Toulon x Tangelo van de Zuuthoeve), Cappuccino 194 (Comme Il Faut x Sir Shutterfly), Don Vito (Caprice Bois Margot x Jus de Pomme), Violino Il Palazetto (Verdi TN x Jasper), Carlson 86 (Colorit x Auftritt) qui revient et Denver de Talma (Vigo Cece c Canturo). J’ai vraiment un bon piquet de chevaux. Comme ici aussi avec quelques chevaux que j’ai commencé à travailler les quatre, cinq derniers mois et sur lesquels j’avais quelques interrogations et qui m’ont fait réaliser qu’ils avaient leur place dans l’écurie.
Les bons chevaux ont pu se reposer et maintenant ils ont sautés quelques fois déjà, mais la saison ne fait que commencer. Je pense que ça va être une année spéciale. »
Année spéciale aussi en raison des Jeux Olympique. C’est une chose à laquelle tu penses?
« Evidement j’y pense. Ok, en ce moment Emanuelle Camilli a la place. Il saute de façon incroyable. Je pense que pour le moment il n’y a pas de meilleure combinaison. Moi, je vais suivre mon plan. Continuer a faire de mon mieux avec mes chevaux et on verra. »
C’est quoi ton plus grand rêve?
« Bien sûr les Jeux Olympiques représentent quelque chose pour moi. Je suis une personne de sport et je ferai tout pour être prêt à y aller si quelque chose arrive. Mais bien entendu l’écurie est ma priorité maintenant. L’idée est d’avoir tous ces chevaux prêts pour la saison et pour l’année prochaine. Je suis impatient de les construire. Nous avons deux huit ans incroyables: Lola (Cardento x Tangelo van de Zuuthoeve), Calitizia PS (Caligula x Centadel). C’est tellement difficile de les trouver. Mais je suis persuadé que ceux là vont faire quelque chose dans le futur. »
L’élevage tu y penses?
Nous avons de bons étalons qui produisent très bien ainsi que de très bonnes juments, donc oui, c’est dans un coin de ma tête. Mais c’est trop tôt maintenant. Je ne suis pas encore prêt pour ça. »
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour l’avenir?
« Que tout continue comme ça. Que nous continuions à nous battre dans les moments difficiles. Et surtout de rester positif… »
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