Lorenzo De Luca, l’après Stephex… (1/2)

Publié par Sébastien Boulanger le 03/05/2024

.Cela fait maintenant près de trois ans que le sympathique cavalier originaire des Pouilles a pris son envol pour s’installer à son compte. En 2021, il quittait le nid Stephex, au sein duquel il avait passé sept années, pour créer sa propre structure et voler de ses propres ailes. Plus qu’un défi, c’était une suite logique pour l’Italien aujourd’hui âgé de trente sept ans. Un choix sans aucun regret, bien au contraire, comme il nous l’a confié à l’occasion de l’une de ses tournées printanières…

« Dans mon esprit, j’ai toujours voulu être mon propre patron. Même si la période au sein de l’Ecurie Stephex a été une opportunité incroyable. Mais ce n’était qu’une étape…J’ai toujours été très clair avec Stephan (Conter). Et nous parlions toujours de ce que je voulais faire quand je serai « grand ».

J’ai toujours été très clair sur le fait que ça ne me rendrait pas heureux de travailler pour quelqu’un à long terme. Nous avons apprécié à cent pour cent ces sept années parce que nous avons atteint des résultats incroyables. Mais pas seulement. Notre relation au sein de l’équipe était aussi incroyable. Mais il était temps pour moi de le faire, j’avais trente deux, trente trois ans, c’était le bon moment. Sinon ça aurait été trop tard »

Quel est ton meilleurs souvenir lors de ces années « Stephex »?

 » Bien sûr, j’ai eu l’opportunité de monter des chevaux fantastiques. Mais Stephan a surtout été celui qui a cru en moi en tant que cavalier cinq étoiles. Quand je suis arrivé là, je n’avais pas la confiance en moi pour ça. Il a ouvert une grande fenêtre. C’était le rêve de ma vie. Et de voir une personne comme lui croire en moi, c’était un véritable élément moteur. »

Après avoir fait sa place au sein d’une telle équipe, la décision de partir ne doit pas être facile?

« Ça ne s’est pas fait en un jour, mais plutôt étape par étape. En 2020, j’ai dit à Stephan que je pensais que c’était le bon moment pour moi. Il m’a dit de continuer encore une année et d’y réfléchir. On a donc fait ça rationnellement. Tout était planifié par nous deux. Je ne partais pas du jour au lendemain et lui avait le temps de penser à mon remplacement et moi de préparer mon départ en commençant à regarder un peu autour de moi. »

Et ta volonté était de rester installé en Belgique?

« Oui, j’adore être en Belgique. Je pense que c’est le meilleur pays pour ce que nous faisons.Je suis là depuis 12 ans et pour être honnête, je pense que je ne partirais jamais. Je ne dis pas première, mais c’est sûrement ma deuxième maison. »

Certainement parce que tu apprécies la météo?

« Oui, j’adore la météo en Belgique! C’est pour ça que je suis à Oliva en ce début d’année. (rires)

La décision est prise, tu pars. Tout est à construire alors?

« Oui, j’avais déjà quelques chevaux à moi. Bien sûr, j’étais aussi en contact avec quelques personnes qui étaient prêtes à m’en confier d’autres. Mais rien pour aller directement dans le top sport. Et puis j’ai été très chanceux car Monsieur Moffitt de Poden Farms m’a contacté. Il avait vu que j’avais quitté Stephex et ça a été une opportunité énorme, une aide immense pour moi pour démarrer. Il avait un groupe de chevaux incroyables et puis j’ai eu le privilège qu’il me demande d’entrainer Emily (Moffitt). Qui est une des meilleure élève que j’ai eue. C’est vraiment une cavalière très compétitive. C’est une expérience qui m’a permis aussi de grandir en tant qu’entraineur mais aussi en tant que cavalier car je devais encore me prouver à moi même que je pouvais y arriver. Le plan était alors de vendre des chevaux avec Poden Farms. C’était aussi nouveaux pour moi. Jusque là j’avais toujours travaillé pour des gens dont c’était le métier de vendre des chevaux. Je ne m’étais jamais vraiment occupé de cette partie la. Mais j’ai senti que je pourrais le faire. Mais jusqu’à ce que tu le fasses, je ne peux pas dire que tu es perdu, mais tu as tout de même de gros points d’interrogation. Mais tu as envie de te dépasser et de te battre pour toi même et pour les personnes qui croient en toi.

Petit à petit, plus de gens sont venus. J’ai pu aussi construire mes jeunes chevaux que j’avais achetés quand j’étais chez Stephan. D’autres ont voulu acheter des chevaux avec moi. Comme avec « Beth » Johnson (ndlr: fondatrice de Luisburg Farm) quand j’étais en Floride. J’ai maintenant deux chevaux avec elle. Je sais que les résultats ne sont pas encore comparables à ceux que j’ai accomplis chez Stephex, mais je vis mon rêve et je ne m’attendais pas à démarrer d’une façon si solide. »

Tu as établis un plan pour les prochaines années? Comment vois-tu ton évolution?

« Bien sûr, j’envisage d’avoir ma propre écurie et d’évoluer au haut niveau avec des gens pour me supporter. Bien sûr des gens que j’apprécie. Parce que pour mois ça doit se faire dans une confiance totale. Je ne peux pas travailler avec des gens en qui je n’ai pas pleinement confiance. Avoir un cheval avec quelqu’un c’est comme avoir un enfant avec quelqu’un. Vois devez avoir les même perspectives et être d’accord sur les décisions à prendre. Et travailler dans la même direction pour arriver au plus haut niveau du sport. Et à côté bien entendu je devrai vendre pour pouvoir continuer à faire fonctionner toutes ces choses LDL (le nom de sa structure) que vous voyez autour de nous. (rires) Mais j’ai la chance d’avoir un groupe de personne focalisées sur cette partie là et un autre groupe de personnes plus focalisées sur le grand sport. Je me sens vraiment chanceux. »

Retrouvez la suite de l’interview avec Lorenzo de Luca ici.