Championnat du monde des 7 ans: l’Irlande et Michael Pender… encore une fois!

Publié par Sébastien Boulanger le 23/09/2024

Point culminant de ces Championnats du monde des jeunes chevaux à Lanaken…la finale des 7 ans. Comme tout au long de la semaine la Ratina Arena était comble. Tous voulant voir les 40 meilleurs de la semaine en découdre dans cette finale.

Une vraie finale

D’entrée les premiers cavaliers donnaient le ton. Un nombre de fautes certain dans la première combinaison imaginée par le chef de piste, Bernard Mathy. Le message passe très vite: seuls les meilleurs auront droit au barrage ce dimanche.

Il faudra d’ailleurs attendre le 14ème passage et Michael Duffy pour voir le premier parcours « clair ». Rejoint par Thibeau Spits un peu plus tard. À mi-parcours de l’épreuve, ils ne sont toujours que deux…

Ils seront rejoint finalement par cinq autres sans faute. La joie exprimée par les cavaliers qualifiés pour le barrage en dit long sur la satisfaction de s’être tiré de cette première épreuve à la hauteur de l’enjeu.

Pour la majorité, ce ne fût, en effet, pas un dimanche de fête…

Cette finale était l’épreuve en trop pour Baron- RR Z (Bamako de Muze x Diamant de Semilly), monté par Gudrun Patteet. En dessous de ce qu’il avait montré durant la semaine, le hongre sort de piste avec 12 points.

Jur Vrieling, qui avait réussi à qualifier deux chevaux n’arrive pas à transformer l’essai dans cette finale. Le Batave s’en sort avec 12 points aux commandes de McAllister VDL (Inaico x Gelha’s VDL Emilion).

Malheureusement pour le cavalier 5*, il ne fera pas beaucoup mieux avec Rock’N Roll MXL (Denzel VT Meulenhof x Elvis ter Putte), 9 points.

Représentant de la « team Philippaerts » dans cette finale, Nicola ne parviendra pas non plus à hisser au barrage la jument Moonshine (Diarado x Jodokus), 9 points également.

Même si le sans faute n’est pas de mise cette fois, beaucoup de ces 7 ans impressionnent par leur qualité. Comme Bjufors Chacco (Cornet Obolensky x Cantoblanco) monté par une Jonna Ekberg qui va soigner son parcours, un peu trop peut-être puisque l’amazone sort de piste avec 3 points de temps, 7 points au total.

Et puis, il y a ceux qui y étaient presque. Comme Jérôme Guéry avec l’un de ses « jumaux » de Mariposa, Remus (Lector vd Bisschop x Nabab de Reve), qui ne fautera que sur la dernière combinaison. Ces 4 points laissent le couple à la 14ème place.

Katrin Eckermann, elle aussi, termine aux portes des chevaux classés avec Viva Fly NRW (Vivant x Star Power), 13ème avec 4 unités tout comme avec Iron Dames Cascajall NRW (Casallco x Comme Il Faut) avec lequel, il y a un an, au même endroit, elle remportait le titre mondial des 6 ans. L’amazone allemande ne connaitra pas la même réussite cette fois. Elle pourra néanmoins se consoler avec un troisième titre de Championne du monde des 6 ans décroché un peu plus tôt.

Sur les terres de Zangersheide, Guido Franchi se faisait bien voir. L’italien place Mistique, un fils d’Aganix du seigneur, parmi les 12 premiers. Mais lui aussi avec 4 points.

Kendra Claricia Brinkop représentait l’écurie Stephex dans cette finale avec Emeraude Pommex Z (Emerald x Kannan), une fille de Mom’s Goya, une des dernières filles d’Usha Van’t Roosakker. Malgré ses 4 points, elle accroche le top 10 avec un chrono de 68,19.

Pieter Kenis pensait, lui, avoir décroché son ticket en or pour le barrage avec le sans faute de Riesling van de Gaathoeve (Iron Man vd Padenborre x Diamant de Semilly). Mais ses 73,81 secondes lui coutent sa place (le temps octroyé étant de 72 secondes). De quoi se mordre les doigts…

7 pour un titre mondial

C’est l’un des quatre Irlandais qualifiés pour ce barrage qui ouvrait le bal. David Simpson applique le tempo parfait à son Mambo NR 5 (Napels x Quidam de Revel) et établit le premier temps de référence, 40.54 secondes

Au tour de Thibeau Spits de tenter d’emmener Rozelien Dwerse Hagen vers le titre. Mais si cette fille de Jacobien Dwerse Hagen (cheval qui évolue au haut niveau avec Jos Verlooy) est parfaite sur les huit obstacles, elle est un peu moins rapide dans la grande transition et au final, ce sera la 6ème place pour le cavalier champion du Mondes 5 ans de 2021, en 42.35 secondes.

Michael Duffy avait gagné la deuxième épreuve qualificative des 5 ans durant la semaine, il entend bien faire la même chose dans cette finale des 7 ans avec BP Royalty (Comme Il Faut x Obos Quality 004). Le cavalier 5* irlandais donne tout, et au moment de couper la cellule, le chrono est bel et bien le meilleur, 40.30secondes.

Le globe bleu reste en mains irlandaises, João Victor Castro Aguiar va tenter de le ramener vers le Brésil… En selle sur Heroes Kervec (Contendro x Conrad), dont la mère est Jolie Girl, elle même soeur de Queen Girl Kervec qui tourne sur le 1m60 avec Julien Gonin. Heroes Kervec aussi à la qualité, mais ne peut rivaliser en vitesse avec ses concurrents du jour. 40.74, c’est une belle cinquième place pour le cavalier de l’Écurie Mathy.

Dernier représentant belge de ce barrage, Mathieu Bourdeaud’Hui, n’a pas grande chose à perdre. Et lui qui a parfaitement géré le premier tour entend bien saisir sa chance avec Remco van den Uilenbos (Nixon van’t Meulenhof x Triomphe de Muze). Au moment exact où un autre Remco décroche le titre de Champion du monde du contre la montre en cyclisme, le 7 ans du cavalier des écuries Krismar pourrait être inspiré. Sous les yeux de Marc Van Dyck pas encore rassasié de performance malgré le deuxième titre de Champion de Belgique consécutif de son neveu, le cavalier de 21 ans s’élance. Les obstacles se succèdent, le respect et la vitesse sont bien présents. Marc Van Dyck y croit et il a raison. Son autre poulain vient de boucler son barrage en 38.66. et s’empare de la tête pour son plus grand bonheur comme pour celui du public belge présent.

Les deux derniers à s’élancer sont Irlandais et ils entendent bien perpétuer cette vieille tradition qui est de faire flotter le tricolore vert-blanc-orange dans le ciel de Lanaken.

Seule amazone présente au barrage, Niamh McEvoy (qui quelques heures plus tôt remportait le titre des 5 ans) joue son va-tout avec Sevilla Van De Berghoeve Z (Stakkato Gold x Diamant de Semilly) une soeur de Ganesh avec pour mère Hiamant van’t Roosakker, une soeur d’Electra van’t Roosakker. Si la cavalière emmène bien le chrono avec un temps de 38.27, elle emporte aussi avec elle la barre du dernier obstacle et se voit renvoyée en septième et dernière place du barrage.

Dernier a s’élancer, Michael Pender, sait de quoi on parle. Déjà Champion du monde des 5ans il y a quelques temps, il a gouté à presque toutes les marches des podiums de Lanaken ces dernières années…et un détail qui n’en est pas un…c’est également le Champion du monde en titre des 7 ans…

L’Irlandais avec HHS Mercedes (Can Ya Makan x Couletto) part sur les chapeaux de roues. Premier, deuxième, troisième obstacles avalés avec avec une aisance incroyable. Dans la transition, le cavalier de 25 ans remet encore du galop pour aborder la dernière partie. Tout est parfait, mais au moment de franchir la dernière difficulté Michael Pender n’en est pas certain, il regarde l’écran géant qui est en face de lui.

Il peut alors voir qu’une fois encore, c’est le numéro 1 qui s’affiche. Pour la deuxième année consécutive il est champion du monde des 7 ans.

Face à ce superbe champion, Mathieu Bourdeaud’Hui décroche, lui, une superbe deuxième place. « J’avais deux 7 ans dans ces championnats. Tous les deux ont vraiment bien sautés cette semaine. Ces championntas étaient vraiment un objectif. Je m’entraine avec Marc Van Dyck depuis Lanaken l’année passée et on a vraiment préparé ce rendez-vous. Je monte Remco depuis l’hiver passé. Nous l’avons acheté quand il avait 4 ans et c’est Brecht Bille qui l’a monté jusqu’à l’hiver passé. Il a tous les moyens et je pense qu’on peut aller loin. Après l’hiver, on va poursuivre sa « construction » pour essayer de l’emmener vers le tout haut niveau. » conclut le cavalier qui monte également pour Wilm Vermeir.

Sur la troisième marche du podium, l’autre Irlandais, l’autre Michael… Michael Duffy qui ne pouvait pas vraiment s’étendre sur son cheval, BP Royalty. Pour une bonne raison… »Je dois être honnête, je ne l’avais jamais monté avant mardi…On l’a acheté il y a une semaine…C’est Greg Broderyck et sa soeur Charlene qui l’ont construit. Ils ont fait du super boulot, ça a été facile pour moi de monter dessus. Ils l’ont acheté et je voulais absolument acquérir 50% pour continuer et pouvoir l’emmener vers le haut niveau. Mais là honnêtement, on n’a pas encore eu le temps de penser à la suite… » conclut l’Irlandais avec tout son flegme.

Le champion, Michael Pender, connait lui son cheval depuis un peu plus longtemps…mais pas beaucoup plus longtemps… »Cette jument a été produite par Marion Hughes (Bravo Hughes Stud) et sa fille, qui l’a encore monté jusqu’à très récemment puisqu’elle a remporté la finale des 7 ans au Sunshine Tour avec elle. Le plan était que je la monte ici. C’est pourquoi je l’ai prise les quelques dernières semaines avant. Je suis vraiment très chanceux de monter ce cheval incroyablement bon. C’est fou de s’imposer encore une fois ici, dans ce concours formidable. Les épreuves étaient très bien construites avec de très bons standards. Tout le monde est tellement motivé, vous croisez tellement d’éleveurs et de gens passionnés par les chevaux ici, c’est fantastique. « 

Vous remportez le titre pour la deuxième année consécutive. Quelle victoire compte le plus? Celle de l’année passée parce que c’est la première ou celle-ci parce que vous avez réussi a le faire encore une fois?

« Je pense que la première fois reste spéciale. J’essayais depuis tellement longtemps. J’avais été deuxième et troisième cinq ou six fois je pense. Cette première victoire reste importante. Gagner les 7 ans est quelque chose de tellement particulier. C’est une épreuve tellement importante avec des chevaux d’une qualité incroyable. Maintenant cette deuxième victoire est importante aussi.« 

Quand on gagne deux fois ce titre on veut le gagner une troisième fois?

« Ce que je voudrais surtout c’est revenir pour remporter le titre des 6 ans, c’est le seul qu’il me manque à l’heure actuelle » conclut un Michael Pender satisfait du travail, une fois encore, accompli.

Les résultats complets ici

Vers les article sur les Championnats du monde des 5 ans et les Championnats du monde des 6 ans