La Baule, samedi après-midi. Soleil sur le dos, sel dans l’air, et gazon bien tondu. Et à la fin, comme souvent ces derniers temps : les Irlandais qui sabrent la Guinness. Il y a des rouleaux compresseurs, et puis il y a l’Irlande version 2025 : quatre cavaliers, six sans-faute, zéro faute finale. Une symphonie en vert sur le gazon du stade François-André. Bienvenue dans la Coupe des nations la plus chirurgicalement exécutée depuis que les cavaliers ont des vestes de concours cintrées.
Conquête tranquille
Qonquest de Rigo (Fantomas de Muze x Indoctro), ESI Rocky (Stakkato Gold) , Tabasco de Toxandria (Thunder van de Zuuthoeve x Cento Lano), Bentley de Sury (Sunday de Riverland x Calvaro Z) . Rien qu’en prononçant ces noms, on sait qu’on ne va pas entendre beaucoup les barres trembler. De fait, tous ont sauté proprement, comme des étudiants modèles passant les partiels sans froisser une page.

Mention très bien pour Bertram Allen et Seamus Hughes Kennedy, auteurs de doubles sans-faute d’une limpidité clinique. Tom Wachman s’est rattrapé avec classe après une première manche cafouillée. Et Cian O’Connor a fait du Cian O’Connor : soigné, disponible, mais finalement dispensé de deuxième manche. Propre. Limite insolent.

La Belgique y a cru
Face à eux, les Diables Rouges ont joué à « Qui perd gagne ». Et c’est presque passé. Une copie parfaite en première manche, Nicola Philippaerts et Abdel Saïd ont tout mis à l’endroit avec Katanga V/H Dingeshof (Cardento x Tornado) et Bonne Amie (AD A Big Boy x Landfriese I) en seconde.

Pieter Devos et Gilles Thomas, eux, ont laissé des plumes là où ça pique : le milieu de triple pour Casual DV Z, le premier oxer pour Ermitage Kalone…

Dommage, car l’affaire sentait bon le barrage jusqu’à ce que le dernier parcours belge s’écroule comme la mousse d’une bière tiède en fin de soirée.
Samba contrôlée
Le Brésil ? Toujours là où on ne l’attend pas. Troisième, tranquille. Stephan De Freitas Barcha aligne un double sans-faute, Luciana Diniz corrige son premier round, Pedro Veniss fait le job, Rodrigo Pessoa reste au repos en deuxième manche.
Une répétition générale réussie avant Aix-la-Chapelle. La Seleção du jumping avance à pas feutrés, mais elle avance.
La France construit mais a encore du boulot
La claque. Huitième à domicile. Un seul sans-faute, signé Nina Mallevaey en deuxième manche.
Les autres ? Des fautes à la rivière comme s’il s’agissait d’un piège de Koh-Lanta. Jeanne Sadran touche tout ce qu’elle peut. Aux commandes de Make My Day Z du Gevres (Mylord Carthago x Ukato), Marc Dilasser sort deux fois à quatre points, mais avec le style. Kevin Staut, lui, semble encore au stade des prémisses avec New Libero One. Pas honteux, mais pas la fête non plus. En même temps Édouard Couperie rodait les nouveaux équipages…

L’Irlande n’a pas gagné. Elle a écrasé. Proprement. Poliment. Avec la classe de ceux qui savent que le plus dur reste à venir : Les Championnats d’Europe par exemple…
Mais d’ici là, un petit Irish Coffee, non ?
Le classement complet ici
(Photos © Marie-Hélène Blanchet)