Nicolas Delmotte reconstruit pour les JO

Publié par Sébastien Boulanger le 02/03/2023

Il aura fallu l’interruption inopinée décidée judicieusement par les organisateur de la tournée d’Oliva pour cause de rhinopneumonie pour mettre un terme à l’hégémonie de Nicolas Delmotte sur cette tournée hivernale du MET. Pas moins de 9 victoires dont 3 Grand Prix en février sous le soleil espagnol pour le cavalier des Hauts de France présent avec 13 chevaux. 
L’occasion de faire le point avec Nicolas Delmotte sur ce qui est peut-être un moment charnière de la carrière du cavalier de 44 ans.

En ce début d’année 2023, où en êtes vous?
“L’année dernière, on a vendu pas mal de bons chevaux comme Urvoso du Roch, le cheval avec lequel j’ai fait les Jeux Olympiques. Après j’avais une jument très prometteuse, Dallas Vegas Batilly, que j’avais en vue des Jeux de Paris. Mais on l’a vendue à Ben Maher qui vient en plus de gagner un Grand Prix 4* à Las Vegas avec. On est très content qu’elle soit partie chez un champion olympique. Donc là, je suis en train de préparer de nouveaux chevaux qui se révèlent déjà de très très bons chevaux, mais il faut être un peu patient.

Urvoso du Roch

Le fait d’avoir commercialisé plusieurs chevaux, avec parmi eux de très bons, ça vous aide auprès des propriétaires ou pas du tout?
 
“Aujourd’hui, j’ai trois propriétaires qui investissent, sinon la plupart des chevaux sont à moi avec Laurent Guillet et Emmanuel Portet.
Je ne suis pas le seul cavalier en France à faire du commerce. Je ne me considère d’ailleurs pas comme marchand de chevaux, même si bien sûr il m’arrive d’en vendre. Ce que j’aime moi, c’est les former et les amener au plus haut niveau. Un jour, j’aimerais tout de même pouvoir en garder un pour faire une belle médaille dans un championnat. Je suis motivé à 200% pour ça. “
Pas de frustration que les chevaux arrivent à leur plein potentiel et performent une fois vendus?
« La vente d’Urvoso s’est faite en plein accord avec ma propriétaire. Elle m’a dit: “Ce serait le tiens tu ferais quoi?”. J’ai répondu, qu’on avait passé des bons moments, on a participé aux Jeux à Tokyo, c’est le moment de le vendre”. et puis ça a été pareil pour Dallas Vegas. C’est une jument que j’avais avec Laurent Guillet et Didier Jacquard. Ils m’ont dit: “Nicolas, si tu veux vraiment la garder c’est d’accord, mais nous on aimerait bien réaliser. Elle a le bon âge, c’est le bon moment”. C’était un ensemble qui a fait que ça s’est réalisé. De plus, j’étais très content de l’avoir vendue à Ben Maher. Et puis après on est confiant. Laurent Guillet, c’est son métier, il est marchand de chevaux. Donc des chevaux, on en retrouvera toujours. Il faut juste prendre le temps.”

Dallas Vegas Batilly avec son nouveau cavalier, Ben Maher

A l’approche des Jeux de Paris, en tant que Français, est-on un peu plus nerveux quand au fait d’avoir le bon cheval pour 2024?
“C’est certain que pour ça , il faut en trouver un cette année. Les Jeux se dérouleront à Paris et c’est certain que je voudrais y participer. Maintenant, le cheval on peut peut-être le trouver dans deux, trois ou quatre mois, on reste confiants. Peut-être aussi qu’il est déjà dans l’écurie. Maintenant, je les ai tous remis en route à Oliva. Je suis assez confiant.  c’est la suite qui nous le dira.

La suite justement les prochains mois?
En mars, je vais en Italie ou je reviendrai à Oliva. Au mois d’avril, on va commencer les “St Tropez” et puis on a notre championnat de France. L’objectif sera de bien préparer les chevaux pour Fontainebleau, d’autant plus qu’il y a le 4* à côté. (ndlr: Le printemps des sports équestres du 19 au 23 avril)
A ce moment de votre carrière, qu’est-ce qui vous fait rêver?
“C’est sûr, les Jeux. Mais aussi une médaille dans des championnats d’Europe ou du monde. C’est le rêve de tout cavalier et c’est pour ça qu’aujourd’hui je suis motivé à 200%. Pour retrouver des chevaux, pour en former. Mais c’est clair que maintenant ce sont les Jeux. Si ce n’est pas à Paris, les suivants (Los Angeles 2028). Mais c’est ma motivation de toujours monter pour l’équipe de France et d’aller faire des championnats.
Avoir participé aux Jeux de Tokyo semble avoir été plus que marquant pour vous.
“C’est le graal, tout le monde en parle. J’ai eu la chance faire un championnat d’Europe et un Championnat du monde. Mais quand on arrive là bas, aux Jeux Olympiques, c’est une autre atmosphère. Ça correspondait à tout ce que j’imaginais. La seule chose dommage, c’est qu’à Tokyo on a pas eu le public, ça c’était différent. Mais tout était très bien et puis le public, on l’aura peut être en double à Paris (rires).

Quels chevaux vous donnent le plus d’espoir dans votre piquet actuellement?
Il y a plein de bons chevaux. Aujourd’hui j’ai toujours Ilex VP (Diamant de Semilly x Darco) qu’on remet en route car on l’avait opéré du cornage. Un cheval comme Citadin du Chatellier (L’arc de Triomphe x Diamant de Semilly) qui ne fait qu’évoluer. (Ndlr: il s’impose d’ailleurs dans le Grand Prix 3* signe 2 autre victoire et boucle 100% de sans faute, à Oliva). Jusqu’où il va aller, on ne sait pas. Aujourd’hui il se classe déjà dans les Grand Prix 4*, Il a déjà fait du 5*. Peut-être qu’un jour il sautera plus haut.
Un cheval sur qui Nicolas Delmotte peut déjà compter également est sans aucun doute Denerys du Montceau. Cette jument de 10 ans (L’Arc de Triomphe x Rox de la Touche) l’a déjà montré à plusieurs reprise, notamment en se classant troisième du grand Prix 2* de St Tropez – Grimaud et en confirmant encore ce début d’année, remportant trois épreuves à Oliva dont un Grand Prix 1*.
“Après, il y en a plein d’autres, des très bons 7 ans, des 8 ans et des 9 ans qui sont très très bien.” conclut un Nicolas Delmotte aussi enthousiaste que motivé.

Denerys du Montceau

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