Victorieux au Grand Prix trois étoiles de Compiègne après avoir pris le bronze au Printemps des Sports Equestres de Fontainebleau lors du championnat de France Pro 1, Diego del Caribe a fait bien mieux que confirmer. Son propriétaire, David Lecach des écuries du Neufmanoir, est revenu avec nous sur l’incroyable ascension de celui qui n’avait intéressé personne lors des ventes Elite Fences en septembre 2016. Pourtant aujourd’hui, lorsqu’on regarde ses origines, il a de quoi en faire pâlir plus d’un : Kannan x Quidam de revel x Darco x Chin Chin alors que sa grand-mère n’est autre que la grande gagnante d’Eric Lamaze Narcotique II de Muze et son arrière-grand-mère l’emblématique Qerly Chin! Et chaque semaine, ce fils de Sitelle de la Pomme, également mère de Urlando et Vicento des Forêts, étoffe un peu plus un palmarès déjà très impressionnant pour un cheval de 10 ans.
« J’ai acheté Diego auprès de son éleveur, Mauricio Ruiz, sur les conseils d’Adrien Leplay qui possédait sa sœur. Il venait d’être racheté à Fences. Je l’ai acquis sans le voir, simplement en faisant confiance à Adrien. Nous l’avons fait approuver l’an dernier au Selle Français juste avant de le confier à Valentin Marcotte, mais nous ne l’avons pas encore fait prélever. Nous le ferons peut-être cet hiver si nous lui accordons un break à cette période. Je n’ai pas envie de lui demander de cumuler sport et élevage. On leur en demande déjà beaucoup comme cela et je pense que quand on a un tel cheval de sport, il faut en profiter. Il y a tellement d’étalons sur le marché actuellement que je n’avais aucune envie d’en ajouter un avant d’être certain de ses qualités sportives. Pour moi, il est essentiel qu’un étalon soit performant en plus d’avoir une souche maternelle exceptionnelle. Aujourd’hui, Diego réunit toutes ces qualités et je me réjouis de l’utiliser dans notre élevage car il y a en plus un côté affectif.
C’est vrai que nous avons mis en place un système assez atypique avec Valentin Marcotte qui ne le monte qu’une fois par semaine ainsi qu’en concours. Mais ce système convient très bien au cheval. Nous avions déjà mis en place un tel système avec Valérie Rohmer pour Robin Kannan il y a quelques années. Nous avons deux cavalières à la maison et il fait beaucoup d’extérieur. Depuis qu’il est rentré de Compiègne, il a juste été longé le matin avant de profiter du paddock le reste de la journée. C’est un système qui ne convient pas à tous les chevaux mais pour un cheval d’une telle qualité, cela lui convient très bien.
Je n’ai pas souvent l’occasion de me déplacer le voir sur les concours. Je suis allé à Equita Lyon où il participait au CSI2*, ainsi qu’aux Masters Pro 1 de Fontainebleau. deux concours fantastiques. Je ne peux pas consacrer tout mon temps aux chevaux, je suis chef de plusieurs entreprises présentes dans différents secteurs d’activités. Lorsque les chevaux partent au concours, je m’occupe souvent de ceux qui restent à la maison. Les chevaux sont une passion et nous essayons toujours d’en avoir un qui évolue au niveau deux étoiles. La route vers le haut niveau est très longue et je ne pense pas que notre système puisse leur permettre d’aller beaucoup plus haut que le niveau deux-trois étoiles qui est celui de Diego aujourd’hui. Est-ce que nous le vendrons pour autant? Je pense que ce sont les chevaux qui nous le disent eux-mêmes en fonction des opportunités qui se présentent. Le haut niveau fait rêver mais on va déjà savourer la victoire de dimanche. Son prochain concours sera un CSI deux étoiles à Lier, en Belgique. Je prends beaucoup de recul par rapport à tout ça et je ne me fixe aucun objectif. Nous en discutons beaucoup avec Valentin et seul l’avenir nous dira la suite de l’histoire.
Par ailleurs, j’ai investi dans plusieurs embryons et pouliche de la souche de Qerly Chin ces dernières années car je pense qu’il s’agit vraiment d’une des meilleures souches du monde. Nous avons notamment une pouliche de Diamant de Sémilly avec Gazelle de la Pomme, sœur utérine de Vagabond et Chromed out vd Braembeier Z, issu d’une sœur utérine de Diego avec Commil Champ Z, fils de Comilfo Plus Z. » nous explique David Lecach.
